Regard sur les photographes accusés d'être des voyeurs ou pire des voleurs. Toujours avoir à se disculper, coup dur pour le photographe humaniste. Pourtant refuser le pathos inutile, se réfugier dans la proximité avec l'autre pour avoir bonne conscience, revendiquer des photos prises sans filtre au coeur des rencontres. Un espoir de rédemption en pensant que ces photos sont le résultat d’échanges même fugaces, d’une connivence. Aller vers l’autre, y plonger son regard. Mais c’est vrai certaines sont volées, elles montrent cette Inde multiple comme ces cinq jeunes, une seule moto rétroviseurs repliés sur une route du Rajasthan affirmant une foi sans faille en leur destin, cet enfant à Delhi condamné à ramasser quelques brindilles pour survivre.